Les bastides constituaient des centres de peuplement et d’échanges commerciaux. Elles étaient destinées à regrouper des paysans, commerçants et marchands pour mettre en valeur des terres agricoles et à occuper un territoire convoité. Le commerce était donc le noyau de la vie de la bastide, ce qui explique l’emplacement central choisi pour la place du marché. L’église, secondaire mais bien présente au quotidien, était souvent construite sur une place située à l’est de la place centrale. Le plan de la bastide est une forme urbaine innovante, même si le tracé orthogonal de ses voies laisse penser aux formes urbaines grecques et gallo-romaines. Une bastide se compose, dans le sens de la longueur, de 1 à 8 rues, selon l’importance de la bastide. Une cité classique en damier possède au moins 4 rues parallèles.
Voici quelques caractéristiques propres à ces villes neuves du Sud-Ouest :
Il s'agit d'un contrat social qui organisait la vie de la communauté en délimitant les droits et devoirs de chacun. C'est une sorte de constitution avant l'heure !
Cela signifie aussi la fin de l’arbitraire fiscal : fiscalité précise, régulière et modérée. L'impôt foncier était lié à la dimension du terrain bâti et des terres cultivées (le cens), il y avait une taxe sur les marchandises (droit du leude)...
Les règles commerciales étaient identiques pour tous, et strictes : par exemple, les produits en vente étaient obligatoirement pesés au préalable. Il était ainsi plus difficile d'escroquer les clients !
Il existe plusieurs types de rues dans une bastide, selon leur fonction : permettre aux charrettes de passer, ou au contraire n’être accessibles qu’aux piétons. C’est le cas des carrerots, plutôt étroits et qui traversent les pâtés de maisons.
Tous ces aspects de la vie de la collectivité en matière de commerce, d’équité sociale et fiscale notamment étaient très novateurs pour l’époque et attiraient de nombreux nouveaux habitants des contrées voisines. Pour en savoir plus, visitez le Musée des Bastides !
Les terrains à bâtir sont découpés en parcelles régulières de 8 mètres sur 24 en moyenne et appelées ayrals. Les ayrals étaient rassemblés par îlots (ou moulons). Les bastides de même superficie avaient des îlots de taille semblable. De plus, une proportion simple était maintenue entre la largeur et la longueur de l'ayral, souvent dans un rapport de proportion de 1 à 2 ou 3.
On connaît aujourd'hui les places avec des arcades, comme à Monflanquin. Mais les maisons bordant ces places n'ont peut-être pas toujours disposé d'arcades : on pense que les propriétaires de l'époque ont un jour décidé de développer la superficie habitable en avançant leur maison sur la place de quelques mètres, et en créant un étage ou deux. C'est ainsi que les arcades seraient nées ; et avec elles les cornières, les accès aux angles de la place.
Pour en savoir plus sur les bastides, visitez le Musée des Bastides à Monflanquin !
Sources :
Crédit photo : Lezbroz